Page 36 Memoires de guerre 1914 1918
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Pierre Charmoy





être enfermé dans des boites en fer pour être à l’abri des rats qui vous courraient dessus
la nuit. Il se mit à pleuvoir, tout se transforma en boue, les entonnoirs d’obus – certains
profonds – étaient pleins d’eau, les voitures de ravitaillement, vivres, munitions enfon-
çaient jusqu’à mi-roues, les pauvres chevaux étaient exténués .
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Heureusement le front était calme, les batteries tiraient peu et notre vie peu fati-
gante sinon confortable, tout était mouillé. Quelquefois, à la tombée de la nuit, nous
partions avec des gourdins et une lampe électrique à la chasse aux rats dans des abris
abandonnés, il y en avait, j’allais écrire, des centaines qui fuyaient de tous côtés et que
nous nous efforcions d’assommer. Rétrospectivement je pense que nous avons eu de la
chance qu’ils ne nous sautent pas dessus. Ces rats étaient un tel fléau qu’une circulaire
avait prévu une prime de 0,25 f pour chaque queue de rat remise à… je ne sais qui…
Les rats ne manquaient pas, mais essayez de couper la queue d’un rat, nous n’y arrivâmes
jamais avec les instruments dont nous disposions.







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