Page 42 Memoires de guerre 1914 1918

Pierre Charmoy

Les allemands arrivèrent jusqu’au fort, je crois que c’était aux environs du
14 juillet 1916, mais furent repoussés et à partir de ce moment, perdirent l’initiative
des combats. Nous quittâmes le faubourg pavé pour nous installer dans une carrière de
sable, pas loin du fort Saint Michel.

Notre travail continua mais moins dur, les observatoires étaient toujours dans les tran-
chées et lorsqu’on y montait on avait droit à deux litres de vin et un quart de litre
d’alcool par jour. Les paysages étaient très caractéristiques, en quittant la route d’Étain
pour monter vers les lignes, on trouvait des bois avec les arbres plus ou moins ébranchés,
puis il ne restait que les troncs, puis plus trace d’arbres, seulement des trous d’obus se
jouxtant, s’imbriquant, la terre transformée en poussière, les arbres en allumettes.

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