Page 14 Carnet de route MASQUELIN

13 SEPTEMBRE 1914 :
Réveil à 5 heures après une mauvaise nuit. Je dois me rendre pour

10 heures sur la route qui sépare PARGNY de JOUY-LES-REIMS
afin de rejoindre l'autre partie du T.R. Le temps est redevenu beau
et on est un peu plus gai. On doit enoore se battre vers le N-E de
ce point car on aperçoit des éclatements. Hier, nos troupes

chassaient l'ennemi en toute vitesse ; elles le pressaient à 1/2
heure de distance à peine.

On quitte PARGNY vers 13 heures mais on ne peut guère avancer.

L'on se bat toujours devant nous et ce doit être la cause de notre
arrêt. Il parait qu'on va traverser REIMS. Nous passons de longues
heures sur la route sans même oser préparer le repas du soir car
on peut partir à toute minute. Enfin, on se met en marche très tard.
Nous passons dans REIMS, mais en sortons presque de suite. On

nous envoie bivouaquer à VILLE, dommage.

14 SEPTEMBRE 1914 :
Arrivé à 1 heure du matin seulement on ne peut guère se reposer. Il

a plu et nous sommes pris de froid. Le village est proche et on peut
aller se ravitailler.
Départ le soir à 18 heures pour VRIGNY où l'on arrive vers 21
heures.

15 SEPTEMBRE 1914 :
De bon matin, il faut changer de parc sans pourtant quitter VRIGNY.

16 SEPTEMBRE 1914 :
Départ à 20h30 pour VANDEUIL par JONCHERY.

17 SEPTEMBRE 1914 :
Arrivée à 1 heure du matin. Restons sur route jusqu'au lever du jour

pour former le parc plus facilement. Parti à 6 h. pour fournir du foin
aux Batteries qui sont à JONCHERY ; je n'arrive pas à satisfaire
toutes les batteries car celles-ci sont alertées vers 10 h. J'ai pu
causer un bon moment avec l'adjudant MONTAGNE.

En raison du mauvais temps, on est autorisé à coucher au village
qui n'est pas loin du parc. Je trouve un lit chez l'instituteur de
VANDEUIL qui est absent à cause des vacances.