Page 12 Carnet de route MASQUELIN
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Départ vers midi pour PLESSIS-BARBUIZE par BARBUIZE et

COURTAVANT. Arrivée à 19 heures pour repartir à 20h30 vers
LES-ESSARTS-LE-VICOMTE. Nous arrivons ioi à 2 heures du
matin.



7 SEPTEMBRE 1914 :
On repart à 5 heures pour COURTAVANT où l'on arrive à midi.
Enfin, à grand'peine, on trouve un peu de ravitaillement chez
l'habitant ; j'en profite aussitôt car il faut encore s'attendre à un

départ précipité. Ca devient l'habitude. En effet, on repart à 3
heures pour l'avant. Nous passons à VILLENAUXE, ESTERNAY,
CHAMPGUYON, N0RSAINS. A ESTERNAY, le champ de bataille
nous apparaît pour la première fois couvert de dépouilles. De cette
ville, il ne reste que des débris. Devant nous, CHAMPGUYON

flambe encore. Ici, est installée une ambulance allemande faite
prisonnière. On peut aller la visiter ; elle est installée au milieu des
décombres et les blessés sont plutôt mourants que souffrants.
Enfin, on arrive à MORSAINS, à 2 heures du matin.



8 SEPTEMBRE 1914 :
On couche où l'on peut. Des cadavres d'hommes et de chevaux
traînent par ci par là, Infectant l'atmosphère. Dans les champs

pleins de dépouilles de toutes espèces, je trouve quelques
édredons dont je profite pour me reposer. A 5 heures, on se retire à
CHAMPGUYON où l'on passe la journée. A 20 heures, départ poux
LHERMITE où l'on arrive la nuit.



9 SEPTEMBRE 1914 :
De bonne heure, le capitaine G. DELATTRE fait un prisonnier dans
les bois. Dans la journée, on peut se rendre compte des dégâts
faits dans ce pays. Les maisons ont été pillées, les caves

saccagées. Enfin des maraudeurs finissent par dénicher encore un
peu de vin et de liqueur échappé aux mains des premiers
occupants. Cette trouvaille nous fait passer une bonne journée.
Nous quittons LHERMITE à 19 heures pour aller à LEGAULT. Sur

ce parcours, nous trouvons encore des cadavres qui répandent une
odeur désagréable. Cela ne nous fait rien de souffrir de cette sorte
puisque nous avons la victoire.
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