Page 10 Carnet de route MASQUELIN

Les personnes, qui m'ont nourri et logé, me reçoivent très bien.
Quand nous rentrons au parc, celui-ci s'était disloqué et notre T.R.

était déjà en marche vers CHALANDRY.
L'alerte avait eu lieu pendant notre absence. Nous devions aller
cantonner à BARENTON S/SERRE tandis que les batteries
devaient se rendre à CRECY S/SERRE. Nous bivouaquons donc à

BARENTON S/SERRE dans les mêmes conditions qu'hier.

31 AOUT 1914 :
Alerte à 3 heures pour partir immédiatement. A cause de

l'encombrement, on ne part qu'à 6h30 pour se rendre à
NOTRE-DAME-DE-LIESSE où on arrive vers midi. En route, je
rencontre François VANHAMME qui est très fatigué de la veille. Son
régiment avait l'ordre de tenir pendant 5 heures contre un ennemi
terrible. Ils tiraient sans arrêt à 600/700 m. ayant pour tout abri les

petits tas de blé ou d'avoine qui se trouvaient encore sur le champ.
Sa compagnie avait beaucoup souffert ; son adjudant et cinq de ses
camarades étaient hors de combat. Jules MULLIEZ d'Hem aurait
été blessé. En rencontrant le 45ème d'Infanterie, j'apprends que G.

DESTAILLEURS est disparu à ST. GERARD (Belgique) ; certains
de la compagnie le disent blessé et d'autres tué ou prisonnier. La
journée se passe à N.D. DE LIESSE où on peut aller visiter l'église
qui est très belle. (La sacristie porte une inscription qui dit que

l'église fut fondée sous Louis XIII). Cette église est couverte
d'ex-voto.
Le soir, départ â 8 heures pour MARCHAIS où on se repose un
peu. Départ ensuite vers CRAONNE.

1er SEPTEMBRE 1914 :
On marche toute la nuit et arrivons à ROUCY à 10 heures où on
ravitaille. Après le ravitaillement, départ pour VANDEUIL où l'on
bivouaque de nouveau aveo tous les T.R.

2 SEPTEMBRE 1914 :
Départ de VANDEUIL à 7 heures après avoir attendu 4 heures sur
route notre place dans la colonne. Il passe continuellement des

troupes qui empêchent notre oiroulation.

Je suis obligé de laisser au maire 3 chevaux qui ne peuvent plus