Page 18 Carnet de route MASQUELIN
P. 18







partie de l'ancien cantonnement a été prise ; comme le 1er groupe
part, nous allons donc à sa place chez M. le Docteur JACQUIN qui

a été tué à REIMS pendant les bombardements. Cette maison est
aussi abandonnée et nous procure bien des facilités. Il y a, entre
autres choses, une bibliothèque d'une très grande valeur.



Du 2 au 11 DECEMBRE 1914 :
Nous restons à BREUIL-SUR-VESLE. Je vais à FISMES comme de
coutume. Le 6/12 je rencontre A. BEGHIN et A.
DEREGNAUCOURT qui m'annoncent la mort de L. DEBOUVRIE.

On me dit aussi que DUCROQ et BASSOC de LANNOY sont morts.


LE 11 DECEMBRE 1914 :
Départ à 11 h. pour VILLE-EN-TARDENOIS par CRUGNY,
LAGERY, LHERY, ROMYGNY. Arrivons à 16h30 et recherchons du

cantonnement. On y parvient heureusement ; pour ma part, je
couche dans un bon lit, chez Mademoiselle THIBAUT qui habite
avec son vieux père.
On est parti, dit-on, pour embarquer pour l'Alsace. En route, je

rencontre AGACHE de Lannoy et SELOSSE d'ASCQ, à CRUGNY
où je pose assez longtemps.


LES 12 et 13 DECEMBRE 1914 :

Séjour. Nous quittons le 13/12 à 17 h. pour CUMIERES par
NANTEUIL, FLEURY, DAMERY. Arrivons le 14/12 à 3 h. du matin.
Ce pays est grand et le logement ne manque pas, mais c'est la nuit,
tout le monde dort. Enfin, je trouve une demoiselle fort

complaisante qui nous renseigne pour les emplacements que
j'ignore et qui m'offre sa maison comme logement pour le T.R. C'est
là que nous faisons la popote. Quel festin ce jour-là ! On a dressé la
table au salon et M. Jacob LENIQUE, qui est marchand de
Champagne, nous en vend dans de bonnes conditions. Après dîner,

le phonographe fonctionne et je crois qu'on aurait fini par danser si
l'on ne devait pas partir à 17 h. pour TOURS-SUR-MARNE où l'on
arrive à minuit.
Ici, on arrive comme la veille à dénicher un bon petit coin ; chez

ANDRIEUX, boucher.


15 DECEMBRE 1914 :
   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23