Page 9 Memoires de guerre 1914 1918
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mémoires de guerre (1914-1918)













































Après les graves revers du mois d’août, il y eut la victoire de la Marne, on crut
que la guerre allait rapidement finir et fin septembre on vit qu’il n’en serait rien. Je
retournai à Sainte Geneviève préparer un problématique concours. De nos fenêtres nous
voyions les avions évoluer et certains faire des acrobaties, loopings, etc. ; bien sûr c’étaient
des avions français basés à Villacoublay, en ce temps là on était tout de même tran-
quille du coté du ciel. Le trimestre passa, la guerre s’enlisait dans les tranchées, j’avais eu
18 ans le 4 novembre ; je revins à Courtenay et décidai de m’engager pour la durée de la
guerre. Dans quel régiment m’engager ? L’artillerie me tentait, mais le régiment le plus
proche était à Orléans – 100 km de Courtenay – et il y avait à Sens le 89 d’infanterie,
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à Montargis le 82 et je décidai d’opter pour un de ces deux régiments. Je vins donc à
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Sens dans les premiers jours de janvier au bureau de recrutement, je passai la visite et…
fus refusé. J’étais alors grand et très maigre, le rapport poids-taille était insuffisant, on
me renvoya… Je rentrai assez penaud à la maison pour me mettre à l’engrais. Quelques
jours plus tard je reçus une lettre de mon camarade Lapointe de Sainte Geneviève,
il m’annonçait qu’il venait de s’engager au 3 régiment d’artillerie lourde à Joigny et
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m’engageait à venir le rejoindre. Le régiment d’artillerie lourde avait été formé dans le
courant de l’année 1914 et avait remplacé à Joigny le Premier Dragon. J’avoue que je
n’en savais rien, mais alors je décidai de tout faire pour rejoindre Lapointe. Au début de
février, j’allais au bureau de recrutement, à Montargis cette fois, j’avais peut-être grossi
un peu, je me tassai autant que je pus sous la toise et je fus déclaré bon pour le service.







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