Page 4 Memoires de guerre 1914 1918
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En juillet 1916,
il rejoint son unité à Verdun. Il est en dessous du fort de Souville, clé de Verdun
(les forts de Vaux et Douaumont sont tombés) que les allemands cherchent à
prendre à tous prix (du 23 juin au 15 juillet un déluge « d’obus de tous calibres »
tombe jour et nuit sur le secteur, dans la seule journée du 10 juillet 330 000 obus
explosifs et à gaz s’abattent sur les lignes françaises (des millions d’obus sont tirés
des 2 côtés) ; les paysages sont lunaires, il devient impossible de distinguer les
tranchées de chaque camp qui ne sont parfois distantes que de 20 ou 30 mètres.
« Bien souvent on ne voyait rien », « on restait là-haut – (à l’observatoire du fort
de Souville) – 48 heures, on en redescendait épuisé, à bout de nerfs, tant les éclate-
ments vous épuisaient la cervelle » ; le chemin qui mène à ce fort est qualifié par
d’autres de « sinistre itinéraire où la mort vous guette à chaque pas ».


En janvier 1917,

son unité est mise au repos et se renforce à Saint Illiers près de Provins, puis
repart pour la Picardie, sous le Chemin des Dames, pas loin de Craonne.


Le 16 avril 1917,
il prend part à l’offensive du Chemin des Dames, il est en première ligne dans
la tranchée de départ. Il s’agit de prendre une route de crête de 35 km entre
Laon et Soissons et son plateau. Plus d’un million d’hommes ont été rassemblés
sur ce front, et la préparation d’artillerie va durer deux semaines (5 000 canons,
un tous les treize mètres…). L’attaque est un échec sanglant (mauvaise prépara-
tion, défenses allemandes souterraines et bétonnées, froid, pluie glacée, grêle,
boue…). En quelques heures des unités perdent la moitié de leurs effectifs. Du
16 au 25 avril les français perdent 30 000 morts et 100 000 blessés (134 000
morts dans ce secteur jusqu’en octobre 17).
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