Page 11 Memoires de guerre 1914 1918
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mémoires de guerre (1914-1918)





J’y trouvais quelques parisiens engagés comme moi, des gars de la région, appelés,
cultivateurs pour la plupart, pas d’étudiants. Je fus choqué par la grossièreté du langage
mais fis bon ménage avec tout le monde et commençai à apprendre le métier : le matin
manège et pansage, l’après-midi pansage et manège. Je n’avais jamais abordé de chevaux,
ceux que nous avions étaient des chevaux de réquisition qui avaient souvent le coup de
botte facile ; il était bon de tenir ses distances. Un de nous dut avoir la jambe coupée
à la suite d’un coup de botte dans le genou – on ne connaissait pas la pénicilline. On
montait au manège sans étriers de sorte qu’à ce régime, au bout de peu de temps, je
n’avais plus de peau sur les fesses et pendant un mois ai monté les escaliers marche par
marche. Je me familiarisai vite avec nos chevaux et devins un cavalier convenable.



































































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