Page 17 Memoires de guerre 1914 1918
P. 17


mémoires de guerre (1914-1918)


























































Je me souviens d’un voyage à Brest, d’un autre à La Rochelle : les huîtres y
coûtaient cinq sous le cent, nous en avons mangé tout au long du trajet de retour. Les
chevaux arrivaient en assez mauvais état, serrés et mal soignés pendant la traversée, ils
étaient de taille moyenne, plus petits que la moyenne des nôtres, avaient queues et cri-
nières qui traînaient par terre et une véritable toison. Certains avaient sur le museau,
en plus des poils raides qu’ils ont tous, une magnifique paire de moustaches noires bien
fournies et faisant des « crolles ». Il y avait fort à faire pour nettoyer ces chevaux, il
fallait du temps mais on mettait un point d’honneur à y arriver ; ensuite il fallait
les dresser car ils n’avaient jamais été sellés ou montés, c’était un sport. Peu à peu les
chevaux s’habituaient, après ruades, sauts de mouton et souvent le cavalier partait dans
la nature, alors il fallait rattraper le cheval. Ce n’était pas sans danger mais on s’amusait
beaucoup et je garde un excellent souvenir de toute cette période. Il eut quelques chevaux
indomptables, mais peu.








17
   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22