Page 16 Memoires de guerre 1914 1918
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Pierre Charmoy





Sur mon cheval

































Pour faire face aux besoins énormes en chevaux, on commençait à en recevoir
d’Amérique . On les appelait les « canadiens » quelle que soit leur provenance : Canada,
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États-Unis, Argentine. Nous allions en prendre livraison dans les ports, les embarquions
à raison de huit par wagon et revenions avec eux, huit chevaux, deux hommes par
wagon. J’adorais ce genre de distraction. Chaque voyage prenait à peu près une semaine
et cela coupait le temps agréablement. Il fallait veiller à ce que les chevaux soient atta-
chés dans les wagons, assez court, et la tête haute, on les détachait un à la fois pour les
faire boire et manger. Faute de ces précautions, il y eut quelques accidents, les chevaux
détachés défonçant le wagon et piétinant leurs soigneurs.



































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