Page 5 Ecoles publiques de Hem 1867-1981
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De la maison d’école aux 16 écoles de la ville d’Hem de Jacquy DELAPORTE - 1981

Le conseil fixe le nombre des élèves indigents à 45 dont 28 garçons et 17 filles. Ajoutons y le
nombre d'élèves payants : on se fait aisément une idée du nombre d'enfants entassés dans
cette classe avec deux cabinets pour tout le monde. Mais nos petits hémois n'ont pas à se
plaindre car dans bien des écoles, il n'y a pas de lieu d'aisance et les cours sentent mauvais
l'urine, surtout l'été.

Le 13 février 1847, le Conseil sur proposition du Maire "considérant que l'instruction
propagée par le mode de l'instruction primaire, mais à la charge des Communes, devient
presque sans objet, s'il n'est pas mis a la portée de la jeune population des moyens pour
profiter et étendre les connaissances qu'elle a pu se procurer dans les écoles, que la
création d'une bibliothèque communale pour les livres être prêtés en lecture est un moyen
plus efficace pour remplir la lacune où les jeunes gens au sortir de l'école sont abandonnés
à eux-mêmes jusqu'à l'âge adulte, temps si précieux pour enrichir son esprit des
connaissances qu’elle aura le plus souvent besoin à toutes les époques de la vie" vote un
crédit de 50 Frs pour l'achat de livres qui formeront le fond d'une bibliothèque. Un règlement
sera rédigé ultérieurement et la légère rétribution à payer par les lecteurs servira à l'achat
d'ouvrages pour enrichir la bibliothèque s'appuyant sur l'ordonnance royale du 16 juillet
1833.

Au cours du même mois, le Comité Local émet le vœu que l'instruction des filles soit confiée
à des sœurs de la Providence de préférence, à une institutrice laïque "sur les motifs que ces
sœurs présentent une supériorité de moyens qui consiste dans le dévouement à consacrer
leurs soins assidus à l'éducation morale et religieuse qui est le fondement le plus solide
d'une bonne instruction". Le Sieur Louis BOUSSEMART consent à louer une maison située
face à l'église (l'actuelle boulangerie place de la République) avec chambres à l'étage pour
loger les sœurs et une pièce au rez de chaussée assez vaste pour recevoir les élèves, pour
un loyer annuel de 240 Frs. Vu le grand nombre de demandes, la mère de Portieux n'a pu
nous fournir des religieuses. Le maire s'est alors adressé à la Maison mère d'Avesnes avec
l'appui de l'archevêque de Cambrai.

Le rapport d'une religieuse descendue sur place pour visiter les locaux n'étant point
favorable, la Révérente Mère est venue elle-même mais a aussi trouvé la maison
insuffisante pour loger deux religieuses, une salle de classe et un dortoir pour les
pensionnaires. L'adjonction d'une partie du bâtiment à la maison Boussemart parait
excessivement onéreuse.
Monsieur le Maire propose alors l'achat d'un terrain de 8 ares pour 11.000 Frs et la
construction d'une maison d'école pour 9.000 Frs subventionnable au 1/3 par l'État auquel
s'ajoutera un don volontaire d'une personne bien intentionnée.
La Commune aura aussi la charge du mobilier scolaire et du trousseau de religieuse.
Certains conseillers sont contre et déclarent que la Commune "doit se contenter d'une
institutrice laïque qui nécessiterait moins de prix et que dans une commune voisine, les gens
ne sont point satisfaits des religieuses". D'autres pensent qu'il faut profiter de la générosité
de l'État et que plus tard il n'y aura plus de subvention. La discussion devient difficile et la
mise aux voix est nécessaire.

Sur 16 membres du Conseil présents :
- 11 sont pour une institution laïque
- 5 sont pour l'adoption des religieuses.
L'école des filles s'implante donc dans la maison Boussemart.





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