Page 4 Ecoles publiques de Hem 1867-1981
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De la maison d’école aux 16 écoles de la ville d’Hem de Jacquy DELAPORTE - 1981
A Etrun, la maison d'école est louée 40 Frs à un jardinier. Plus encore, son habitation n'est
pas toujours distincte de la classe.
Il peut ainsi vaquer aux occupations du ménage, soigner sa femme et ses enfants s'ils sont
malades, faire sa cuisine tout en enseignant. De toute façon, la classe n'a pas été conçue
pour usage scolaire. Elle est sombre, humide, mal aérée et mal chauffée. Le sol est en terre,
battue, un véritable bourbier par temps de pluie. Les enfants sont sales et couverts de
vermine qu'on ne cherche même pas à chasser, car les poux "sucent le mauvais sang".
Surtout, la salle est trop petite, il arrive qu'une salle de 30 m2 reçoive 160 élèves.

Monsieur DELEDIQUE, dès son installation, opte pour l'enseignement mutuel qui se
caractérise par 3 groupements d'élèves des 2 sexes.

Ces sections réunissent une quinzaine d'enfants seulement, mais de niveau homogène, le
même enfant pouvant être affecté à des groupes différents pour la lecture, l'écriture ou le
calcul, suivant sa force dans chacune de ces matières. Cette division des élèves permet de
confier dans chaque groupe l'enseignement à un seul élève, ou moniteur, d'où le nom de
cette méthode. Les moniteurs viennent à l'école avant les autres élèves pour recevoir une
leçon spéciale du maître.
Le 7 mai 1837, la « Maison Ecole », est bien vétuste puisque le Conseil Municipal vote une
imposition extraordinaire de 4.300 Frs pour sa reconstruction, compte tenu que la Commune
a épuisé toutes ses ressources ordinaires et qu'elle supporte déjà des charges
extraordinaires dont 2.000 Frs de participation à la construction du chemin de grande
communication de ROUBAIX à ST AMAND et 2.000 Frs pour la construction du pavé de
LANNOY à la frontière vers TOURNAI (par TOUFFLERS).

La somme étant insuffisante, le Conseil réclame, pour le reste, une subvention du
Département de l'Etat.
Cette imposition sera établie additionnellement au Principal des contributions foncières,
personnelles et mobilières de 1838, 1839, 1840 et 1841, soit 1.075 Frs pour chaque annuité.

Les plus imposés sont Messieurs Joseph LEFEBVRE, Henri MAS, Antoine BEGHIN,
Aimable MULLIEZ, Louis FRANCHOMME et P.J. DROULEZ qui sont introduits dans la salle
pour voter cette imposition extraordinaire.

En 1838, nous relevons Madame DE GRANDSIRE Léonie, institutrice primaire élémentaire
particulière, qui donne l'instruction gratuite à quatre élèves indigents. Cette institutrice ne
recevant aucun traitement ou indemnité et les ressources de la Commune ne permettant pas
d'y faire face, le Conseil demande le 16 juin 1839, une subvention départementale de 50 Frs
en faveur de l'intéressée.

En 1841, l'école communale est construite. La salle de l'école comprend une seule pièce
"pour recevoir les élèves des deux sexes, qui se trouvent séparés par une cloison au milieu
de laquelle se trouve le ponton du maître, où il sera établi une tribune sur la même ligne d'où
il pourra surveiller les deux sexes et une porte d'entrée existe dans le corridor pour que
chaque sexe puisse se rendre dans la portion de la salle qui lui est spécialement destinée.
Les heures d'entrée où de sorties sont différentes d'une demi heure suivant les garçons et
les filles. Les précautions étaient nécessaires pour parer à l'inconvénient de la réunion des
élèves des deux sexes. Les latrines se trouvent sur les mêmes points, deux cabinets sont
séparés et ont chacun leur porte, une pour les garçons et une pour les filles, le règlement ne
permettant pas la sortie des deux élèves à la fois. La commune fait compléter le mobilier en
bancs, tables, ponton neuf et tribune du maître. Quant aux tableaux de calcul, ils sont au
complet et appartiennent à l'instituteur.



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