Page 23 Memoires de guerre 1914 1918
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mémoires de guerre (1914-1918)























































Saint Hilaire était à l’arrière du front, c’est là que se tenait l’échelon, c’est-à-dire
chevaux, fourragères, fourgons, etc. Le 21 à 21 heures, nous partions pour les positions
de batterie – 20 km – que nous avons atteintes en pleine nuit ; canons dételés, fourgons
vidés, matériel camouflé sous des bâches, les chevaux sont repartis nous laissant là dans
la nature.


Quand le soleil s’est levé, nous avons fait connaissance avec le paysage qui allait
nous devenir familier : sol de craie avec une herbe rare, parsemée de nombreux petits
sapins formant par endroits des bois. C’est ou plutôt c’était le paysage typique de la
Champagne pouilleuse. Tout de suite on se mit au travail pour creuser des abris pour
les pièces et le personnel et en particulier pour nous les téléphonistes. Cela n’allait pas
tout seul, d’abord beaucoup d’entre nous n’avaient jamais fait le terrassier et de plus les
pioches et bêches réglementaires étaient bien mal adaptées. Peu après nous reçûmes des
outils plus efficaces, pioches et pelles de terrassiers.








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