Page 24 Carnet de route MASQUELIN

Départ à 11 h. pour NETTANCOURT où l'on arrive à 15 h. On doit
embarquer le lendemain.

LE 23 AVRIL 1915 :
Départ à 6 h. pour aller embarquer à la .gare de SOMMEILLER. Le
train part à 10 h. pour une destination inconnue. Gares d'arrêt :

SAINT-DIZIER, CHALONS-SUR-MARNE, EPERNAY,
CHATEAU-THIERRY, LA FERTE-SOUS-JOUARRE, CHANGIS, où
l'on bifurque pour aller débarquer à MUISON ; il est 21 h. et on va
cantonner à VANDEUIL. (c'est la 3ème fois que je cantonne ici).

Du 24 au 26 AVRIL 1915 :
Séjour. On quitte VANDEUIL le 26/4 à 21 h. pour une position de
batterie qu'il faut occuper la nuit. Arrivée le 27/4 1915 à 3 heures.

Du 27 AVRIL AU 9 SEPTEMBRE 1915 :
Nous occupons toujours la même position, située à côté de
SAINT-THIERRY, près de REIMS. Notre secteur est devant le fort
de BRIMONT. L'échelon est dans le Bois de Mâco. Comme il n'y a

que trois pièces à la batterie, je prends le service d'observation.
Tout d'abord au poste N°4 situé sur la route de SAINT-THIERRY à
THIL et ensuite à la tranchée des "Carrières". Un jour sur trois, je le
passe donc ici. Suis couché avec les téléphonistes. J'ai connu

MUIGALET du 78ème Territorial, REGNAULT, GILLET, LUCAS du
75ème Territorial, tous braves vieux. Cette position fut toujours
relativement calme. On n'a eu que quelques accidents. D'abord, un
obus qui a blessé un de mes hommes, César LEGAGNEUR, dans

notre gourbi. Et puis un autre obus qui a blessé la médecin-major
du 1er Lourd. de passage. Sur les derniers temps, il semblait que la
position était repérée car on nous répondait bien souvent ; mais
heureusement, il n'y a pas eu plus de mal. D'ailleurs, les abris
d'hommes et de pièces étaient on ne peut mieux consolidés.

Pendant tout ce temps, on n'a travaillé qu'au renforcement. Du 25/8
au 1/9, j'ai pu aller en permission à PARIS. Fut très bien reçu par G.
DUPIRE qui m'a partagé son logement (Hôtel du Pavillon, 36/38 rue
de l'Echiquier) et m'a aidé à passer agréablement ces quelques

jours de vraie liberté. Victor a été également heureux de me revoir.
J'ai rencontré un tas de compatriotes. J'ai été déjeuner chez M.
BOUVIER avec P. BOUSSEMART. Henri PARENT m'a aussi très