Page 3 Memoires de guerre 1914 1918
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Api commence à écrire ses mémoires de guerre à près
de 79 ans, avec beaucoup de discrétion et de pudeur. Ce
retour en arrière a du nécessiter de gros efforts de mémoire
mais peut-être a-t-il aussi réveillé des douleurs enfouies et
des plaies refermées soixante ans après les événements… Ce
récit est notre héritage commun, le souvenir de quelqu’un
qui comptait pour nous mais c’est aussi un témoignage
sur le courage et sur les souffrances endurées par toute une
génération et dont nous n’avons plus la mesure.


J’ajoute juste quelques notes à ces souvenirs.






Né le 4 novembre 1896,

il habite Courtenay, et en 1914 il prépare les concours d’école d’ingénieur au
lycée Sainte Geneviève à Versailles.


En novembre 1914,
il devance donc l’appel et s’engage pour la durée de la guerre, il vient d’avoir
18 ans. Il fait ses classes dans le troisième régiment d’artillerie à Joigny comme
conducteur puis comme téléphoniste, métier qui nécessitait d’« être débrouil-
lards, bien portants, et aussi courageux à certains moments » puisqu’il fallait sans
cesse parcourir le terrain sous les bombardements pour assurer la continuité des
lignes téléphoniques.



En août 1915,
il arrive sur le front de Champagne à Saint Hilaire au Temple, c’est-à-dire au
dessus de Chalons sur Marne, 35 km à l’est de Reims. Il participe à l’offensive
meurtrière de septembre (« ces journées m’ont marquées pour toute ma vie »). Il
reste dans ce secteur jusqu’en janvier.


En 6 janvier 1916,
il est blessé grièvement par des éclats d’obus (ne donne aucune précision sur les
circonstances : « blessé d’une façon idiote, mais on ne choisit pas »). Il est évacué
dans un hôpital à Toulouse, où il reste près de 6 mois.
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