La guerre terminée, Robert JONCKHEERE quitte l'Observatoire
Royal de Greenwich en Angleterre en 1919. Il constate les
dégradations portées à son observatoire. Pendant la guerre,
l'observatoire fut constamment occupé par les soldats allemands qui
y installèrent un casino-restaurant, sous la protection de la
coupole qu'ils savaient ménagée par les avions anglais.
Quelque temps avant la retraite des Allemands, des pièces de
précision et des instruments d'astronomie furent volés, des livres
de la bibliothèque disparurent, la maison d'habitation fut saccagée.
La lunette méridienne fut dépouillée de son objectif, de son
micromètre, de son microscope et de ses niveaux. Les pendules furent
rendues inutilisables et le grand équatorial, trop lourd pour être
emporté, fut détérioré et mis hors d'usage, les cercles de
coordonnées coupés. Dans leur retraite, les Allemands bombardèrent
l'observatoire qui reçut 5 obus, mais la coupole ne fut pas
atteinte, seul le poste météorologique fut détruit.
Robert JONCKHEERE commence la remise en état de son
observatoire et fait restaurer difficilement l'équatorial qui reste
très longtemps aux ateliers Gauthier à Paris, car tout est à
refaire.
Vers 1922, il prend la succession de son père à la direction
de la filature. Les années d'après guerre ne lui sont guère
favorables : l'inflation galopante et l'interdiction de
l'importation de draperies étrangères par l'Angleterre en 1927
l'obligent à déposer le bilan de son entreprise.
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De 1927 à juin 1929, les tractations de vente du matériel
astronomique et météorologique de l'Observatoire de Hem à
l'Université de Lille s'avèrent longues et difficiles
Voir article "Journal de Roubaix" du 12 décembre 1928 |
En 1931, Robert JONCKHEERE met en vente à
l'encan sa propriété de Hem en deux lots :
- l'un, de 8.000 m2 de jardins, est acheté
par M. Verspieren, assureur à Roubaix qui la revendra en 1945 aux
parents de M. Pierre Motte,
- l'autre, de 4.000 m2, comprend les restes
de la coupole, la maison d'un étage avec la terrasse, les chambres
des observateurs, les bureaux et la bibliothèque, l'habitation du
concierge et un garage pour deux voitures. Le tout est acheté par M.
Alfred Vanhautte, épicier-grossiste domicilié à Roubaix, ce qui l'a
dispensé de payer des droits d'octroi pour l'entrée en ville de
certaines denrées
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Adjudication |
Terrains en vente |
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Ils la revendra en 1948 à
M. Pierre Édouard-Marie-Joseph Motte à Roubaix. Celui-ci
agrandira le rez-de-chaussée et surélèvera la maison d'un
étage et d'une charpente métallique recouverte de tuiles.
L'acte de vente a été établi par Maître Poissonnier à Roubaix.
Il revendra à son tour cette maison à Pierre Appourchaux, en
septembre 1994 |
Le pavillon en octobre
1997 |
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En 1933, le nouvel Observatoire de Lille sort
de terre. L'aménagement intérieur commence en automne. Le grand
équatorial arrive en mars et il est installé en mai. Il est confié à
M. Gallisot, professeur de Mathématiques appliquées et d'Astronomie.
L'Observatoire de Lille a été reconstruit dans un style qui
ressemble à s'y méprendre à celui de Hem. Le 8 décembre 1934 a lieu
l'inauguration, en présence du Recteur Albert Chatelet, de
l'Assemblée de la Faculté et des représentants de l'État.
Dans la même année, l'Observatoire de Hem est
pratiquement rasé.
Aujourd'hui, à l'emplacement de l'ancien
observatoire dont la majeure partie des bâtiments a été rasée, il
reste encore la maison principale, les deux garages au 80 boulevard
Clémenceau et la maison du concierge, également habitée, au 82 du
même boulevard. Le reste du terrain est devenu un lotissement de
maisons bourgeoises dont l'accès a été baptisé "Allée de
l'Observatoire".
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Pose d'une plaque commémorative
par le Député-Maire F.Vercamer en 2009
(Photo Sce Communication Mairie de Hem)
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Suite de
l'exposition |