Les dépôts

de munitions
explosent
à Hem

 

Les Allemands possédaient d'importants  dépôts de munitions à Hem, près de  Roubaix. Ils les ont fait sauter avant leur départ. Voici comment le commissaire central de police raconte l'événement dans  un rapport écrit au lendemain de la  Libération. On apprécie au passage la précision et le laconisme tout administratifs.

 

Le 2 septembre 1944, vers 15 h, l'autorité allemande a fait prévenir le maire de la commune pour inviter la population à  évacuer, les dépôts de munitions des  châteaux de la Marquise et Olivier  devant exploser à brève échéance.

 

 Des explosions formidables faites par dépôts de poudre, explosifs, bombes de tous calibres, ont commencé vers 17 h et  se sont prolongées jusqu’à minuit.

 

 Il y eut peu de victimes et deux personnes seulement ont été blessées et transportées à l'hôpital de la Fraternité. Mais les dégâts occasionnés aux habitations sont considérables. On peut évaluer le nombre de maisons endommagées à environ 1.500 dont 500 inhabitables.

 

Aujourd'hui, de nouvelles explosions se sont produites sans interruption, au  château de la Marquise, vers 10 h 30 et  se sont prolongées jusque 18 h (5 septembre 1944). De nouveaux dégâts ont  été causés, parachevant les premières  destructions. Jusqu'à présent, on a dénombré cinq personnes tuées, une trentaine de blessés graves et de nombreux  autres blessés qui ont regagné leur  domicile par leurs propres moyens. Je vous ferai connaître, dès que possible, la liste des personnes tuées ou blessées. Le service de la Croix-Rouge et les équipes  de secours ont apporté leur aide immédiate aux blessés qui ont été transportés  ensuite à l'hôpital de la Fraternité.

 

A noter que l'immeuble du poste de police a également été fortement endommagé, mais il n’y a eu aucune victime parmi le personnel.

 

 D'autre part, il a été constaté que des  explosifs de tous calibres existaient encore aux châteaux précités, présentant un grand danger. Il y aurait lieu que des équipes d'artificiers spécialistes fassent le nécessaire d'urgence en vue de la  sécurité de la population. M. Duchatelet, chef responsable des FFI à Hem,  m'a fait connaître qu'il avait fait le nécessaire à ce sujet».

 

 

 

Fac-similé du journal de l’époque