L'arbalète
est une arme très ancienne, les Mongols
l'utilisent déjà en l'an 1.000 avant Jésus-Christ,
lors de leur entrée en Chine. Les Arabes l'introduisent en France
lorsqu'ils nous envahissent au VIII eme siècle. Nous allons la perfectionner
pour en faire une arme si redoutable, qu'au XII eme siècle, le Pape
va en interdire l'usage dans les guerres entre Chrétiens.
Chez
nous, les arbalétriers se regroupent en "guilde", mot qui signifie
"serment" en flamand. Ces compagnies vont choisir pour patron Saint Georges
pour devenir des confréries qui vont se multiplier, au début
du XVIII eme siècle, notamment dans la Châtellenie de Lille
dont Hem fait partie et ce malgré l'interdiction du Duc de Boufflers,
gouverneur de Lille, d'utiliser cette arme. Il
existe deux sortes de confréries. :
- les
unes, les plus nombreuses, utilisent la petite arbalète qui
tire à 5 mètres
,
- les
autres, dont celle de Hem, utilisent l'arbalète longue qui
est une arme beaucoup plus sérieuse. Elle pèse une vingtaine
de kilos, mesure 1 m 80 de long et possède un arc d'acier qui
se tend. Cette arme singulière se place horizontalement sur l'épaule,
la grosse boule argentée qui la termine forme un contrepoids qui
lui assure une parfaite stabilité.
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Arc, arbalète, oiseaux et dessin de Roland Cuvelier exposés au Musée de Wattrelos |
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Le
tir se fait à 14 mètres et les points sont notés
de 1 à 13, ce dernier étant dénommé la rose.
Mais les arbalétriers tirent aussi à la perche, comme les
archers ; le titre de Roi est donné à celui qui abat l'oiseau
en bois fixé en haut d'un mât dressé à cet
effet. Le prix qu'il reçoit est souvent un plat en argent gravé à son
nom. Les Archives Départementales du Nord nous livrent qu'en 1455
une confrérie lilloise a remporté un prix pour sa bonne
tenue vestimentaire: une aiguière en argent.
Après
la guerre 1914-1918, le prix d'une arbalète longue
va devenir si élevé, prés de 1.500 F, qu'il va faire
disparaître de la région ce sport pourtant si populaire.
En 1923 il ne reste que 2 sociétés d'arbalètes longues,
l'une à Mouvaux et l'autre à Hem. C'est, face à l'église
Saint Corneille, au café Boussemart, (actuelle boulangerie place
de la République) que l'on tirait à l'arbalète. |
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Assemblée
d'arbalétriers dans la cour
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Un Roi des arbalétriers à Hem en 1768
Un plat en étain couronnait souvent les gagnants de l'année dans le cadre des activités de la confrérie. Il y avait un "roi", et un "connétable". En 1768, le Roi des arbalétriers fût François Joseph Cruque.
François Joseph Cruque est né à Hem vers 1739, décédé à Hem le 5 décembre 1805. Il était le fils de Pierre Cruque et Marie Thérèse Tonnel, il était couvreur de paille au moment de son mariage le 17 octobre 1781 à Hem, avec Marie Barbe Thieffry, née à Hem le 5 juin 1756, décédée à Hem le 8 mars 1832, fille de François Joseph et Anne Marie Fatrez.
Doc. généalogique de Paul POVOAS
Plat d'argent gagné à Hem en 1768 représentant Saint Georges terrassant le dragon
(Photo Karsten Vandebotermet)
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